« A travers cet entretien, Sanaa Mejjadi y éclaire son parcours d’artiste avec sa double culture (marocaine et française), l’héritage des gestes du tissage transmis de femme à femme et qu’elle déplace vers des problématiques plus contemporaines, les divers matériaux qu’elle utilise autant pour leur dimension plastique que symbolique (grillage de fils de fer; tissage de laine etc.), son goût pour les arbres et leurs enchevêtrements. » Pierre Manuel

Tissage-Partition B-28cm x 32cm-Low

Extrait du catalogue

Entretien Sanaa mejjadi et Pierre Manuel

« Pierre Manuel . : Vous citez 2 artistes femmes (Pierrette Bloch et Anni Albers) ; les autres sont des hommes. Est-ce que en tant que femme/artiste votre rapport aux premières diffère de votre rapport aux seconds ? Pierrette refusait d’être considérée comme une « artiste femme ». Pour elle, il y avait des artistes – un point c’est tout. Le féminin dans une œuvre lui serait apparu comme une faiblesse.
Sanaa Mejjadi. : Je ne pense pas avoir une différence de regard, quel que soit le genre de l’artiste. C’est l’œuvre qui compte et je partage l’avis de Pierrette Bloch. Considérer le statut féminin de l’artiste serait une forme de discrimination. On utilise souvent l’expression artiste-femme, mais jamais artiste-homme. En revanche, ce qui m’inspire chez ces femmes, c’est leur parcours, leurs combats pour exister en tant qu’artiste. C’est le cas aussi de Nina Simone ou Maya Angelou dans d’autres disciplines. Leur biographie, leur chemin sont des sources d’inspiration pour moi. Par ailleurs, je travaille toujours à partir de matières premières en apparence fragile, mais qui tissées, assemblées ou C’est le cas quand un simple fil de fer devient barbelé. Peut-être peut-on y trouver de ma propre vulnérabilité que j’essaye de transformer en force. construites, montrent leur force, leur solidité et leur pouvoir. »
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Pierre Manuel : écrivain, philosophe et éditeur d’art contemporain à Edition Meridianes. https://www.meridianes.fr/